A partir de décembre 2020 et pendant le printemps 2021, les réseaux bruxellois et wallons SC-MGF vous proposent plusieurs ateliers d’échanges de pratiques en ligne, à destination des professionnel.le.s en contact avec des familles concernées par les mutilations génitales féminines (MGF). Ces ateliers abordent les expériences de professionnel.le.s, sur leur pratique de terrain et sur leurs réflexions éthiques.
Dans cette section, vous trouverez les enregistrements de chaque atelier.
Comment aborder la question de l’excision avec les enfants lors de consultations individuelles ?
Notre premier atelier, qui a eu lieu le 3 décembre 2020, abordait la question suivante : « Comment aborder la question de l’excision avec les enfants lors de consultations individuelles ? ». Notre intervenante Joëlle Mouvet, accueillante au sein des consultations médicales et pour les animations EVRAS au planning familial de Seraing, nous a partagé sa propre expérience au sujet de l’accompagnement des familles et des enfants concernées par les MGF.
Après nous avoir raconté son parcours professionnel, sa découverte de l’excision, Joëlle nous présente la manière dont elle accompagne les mères et les filles dans les consultations et nous présente les différents outils qu’elle a développé et qu’elle utilise lors de ces consultations.
Suivi des filles et ados reconnues réfugiées sur la question de l’excision : une opportunité?
Notre deuxième atelier, a eu lieu le 5 février et a porté sur la thématique du suivi des filles et ados reconnues réfugiées sur base d’un risque d’excision.
Lors de cet atelier, la psychologue Céline Liurno a présenté la manière dont le planning familial FPS de Liège accompagne les familles concernées par les mutilations génitales féminines. L’expérience de terrain et le protocole de prise en charge psychosociale et médicale des mineures qui doivent obtenir un certificat médical d’excision et de non-excision ont été parcouru.
Imane, stagiaire au GAMS Belgique a également présenté l’outil utilisé à CéMAVIE lors des entretiens avec les enfants et les mamans concernées par les mutilations génitales féminines.
« Que se passe-t-il dans nos culottes ?» – aborder la question des règles avec les enfants à partir de 9 ans
Notre troisième atelier, a eu lieu le 18 mars et a porté sur la présentation d’un outil de Femmes & Santé et la FCPPF : « Que se passe-t-il dans nos culottes ? ». Deux carnets – l’un pour les enfants (et pas seulement les filles !) à partir de 9 ans et l’autre pour les adultes – qui permettent d’ouvrir des discussions en lien avec la question des règles.
Cet atelier nous a permis de mieux comprendre le contenu des deux carnets et le processus de son élaboration afin de voir comment l’utiliser au mieux.
Halimatou Barry du Monde selon des Femmes et Fos Mohamed Nur du GAMS Belgique ont apporté leur savoir et leur propre expérience en matière de règles dans les communautés d’Afrique Sub-saharienne : comment les règles sont perçues dans leurs communautés d’origine, quelle communication est faite à ce sujet avec les jeunes enfants, quel lien peut-on établir entre les règles douloureuses et l’excision, comment les femmes vivant dans les diaspora africaines abordent-elles aujourd’hui la question avec leurs propres filles.
Un atelier riche en échange entre professionnel·le·s à (re-)visionner ici :
Le développement psychosexuel de l’enfant et l’excision
Notre quatrième atelier a eu lieu le 10 juin et a portait sur la thématique du développement psychosexuel de l’enfant et l’excision
Lors de cet atelier, Annick Faniel, sociologue et directrice du CERE ( Centre d’Expertise et de Ressources l’Enfance), nous explique que la sexualité est une part naturelle du développement humain pendant toutes les étapes de la vie. Elle intervient dans la construction de l’identité, de la personnalité de l’individu. La sexualité est donc un aspect central de l’être humain, avec différentes composantes.
Pour ce faire, Annick a parcouru les étapes du développement psychosexuel de l’enfant, en citant les éléments essentiels à savoir à ce sujet (exploration, découverte, curiosité et volonté de comprendre), tout en faisant le lien avec l’excision. Annick a également expliqué la manière dont un.e adulte peut accompagner son enfant à tout âge de son développement psychosexuel.
Par la suite, Ensuite, Samia, Responsable d’antenne du GAMS Belgique à Liège nous apporte son savoir et son expérience dans les communautés d’Afrique Sub-saharienne à ce sujet. En effet, Samia nous a expliqué la manière dont les diasporas africaines abordent le développement psychosexuel petites filles intactes, leurs craintes leurs difficultés face à ce développement. Et surtout, comment les femmes et les mères des diasporas africaines vivant en Belgique abordent aujourd’hui la question du développement psychosexuel avec leurs filles.
Un atelier riche en partage à retrouver ici :
Violences sexuelles – comment faire face à un dévoilement dans le cadre d’animations scolaires
Notre cinquième atelier a eu lieu ce 23 novembre et a portait sur la thématique des Violences sexuelles – et plus précisément comment faire face à un dévoilement dans le cadre d’animations scolaires
Lors de cet atelier, il était question de soumettre des cas pratiques (vignettes) aux participant.e.s pour les préparez um maximum possible à faire face à des cas pratiques et situations réelles et à travailler dessus en groupe afin de pouvoir répondre à un certain nombre de questions identifier. Au total, quatre vignettes ont été proposées à savoir :
Vignette 1
Lors d’un cours de sciences naturelles en deuxième année primaire, une petite fille de 7 ans interrompt le cours et dit à son institutrice qu’elle avait subi une opération au niveau de ses parties intimes, pendant laquelle elle n’avait pas été endormie et qu’elle avait eu très mal. Quand elle le racontait, on voyait dans son langage corporel qu’elle était triste et très affectée par cette situation. L’enseignante se dit fort préoccupée par cette situation.
Vignette 2
Lors d’une animation EVRAS sur le thème de la puberté auprès d’une classe de 2ème secondaire, nous abordons à un moment donné l’anatomie féminine et plus particulièrement, les parties génitales. À la suite d’une question d’une jeune fille de 14 ans sur la différence entre lèvres internes et externes nous réalisons un petit dessin au tableau. Une élève de la classe s’exclame très spontanément « Mais non, ce n’est pas comme ça » ! Lorsque je lui demande ce qu’elle veut dire par là (avec dans la tête, l’idée qu’elle parle probablement de l’apparence des lèvres internes qui peut être très variable), elle répond avec aplomb « qu’il n’a y rien à cet endroit-là » ! (en montrant les lèvres internes). Une autre jeune que nous supposons de la même origine la regarde alors et dit « Beh, c’est parce que tu es excisée alors » ! Un silence s’installe alors dans la classe…
Vignette 3
Amalya est institutrice. Cette année, elle a une classe de 4ème primaire. Pour le cours d’éveil, elle aborde le sujet de l’hygiène corporelle. Ce matin, elle a prévu une activité au cours de laquelle elle invite les enfants (en moyenne 9-10 ans) à élaborer une routine de soin à mettre en place avant de dormir. Les enfants pensent au brossage des dents. Certains parlent de douche. D’autres de débarbouillage au gant de toilette. D’autres rituels sont évoqués comme l’histoire du soir. Soudain, Emelyne propose d’ajouter dans la routine les caresses que les enfants font à leur papa juste avant de dormir.
Vignette 4
Saphia est surveillante dans une école de la place lors des récréations. En faisant sa ronde dans la cour, elle découvre Louis, 4 ans, qui mime un acte sexuel sur Jeannie sa camarade du même âge, en partie dénudée dans un coin de la cour. Pendant que les autres enfants continuer à jouer autour. Saphia semble choquée à la vue d’une telle scène. Amalya se rend immédiatement compte qu’il s’agit de caresses sexuelles.
Emelyne ne semble pas réaliser qu’il s’agit de violence. Elle semble, au contraire, présenter les choses comme allant de soi. Certains enfants comprennent aussi la portée des propos d’Emelyne et semblent choqués.
Les réflexions en groupes avaient pour objectif de répondre aux questions de la grille de réflexion suivante :
1. Au moment même du dévoilement de l’enfant devant le groupe, que faites-vous ou que dites-vous à l’enfant ? au groupe ? |
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2. Dans les jours suivant le dévoilement, que faites-vous ? et avec qui ? (enfant concerné.e, groupe, parents, direction,…) et sur quel plan ? (psycho-social, juridique,….) ? |
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3. Quelles recommandations, bonnes pratiques pour le futur si cela devait se reproduire ? |
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À l’issue des discussions, les partcicpant.e.s ont échanger sur leurs propositions en groupe avec quelques recommandations et bonnes pratiques des intervenantes ( Miriam Ben Jattou, juriste, féministe, fondatrice de l’asbl Femmes de Droit – Droit des femmes, spécialisée dans les violences sexuelles et/ou intrafamiliales, Keyla Lumeka, juriste au GAMS Belgique et Céline Liurno, psychologue au Centre de Planning familial Solidaris de Liège) sur les plans psycho-social, juridique,…
Un atelier riche en partage de pratiques à retrouver ici :
Bonjour, je travaille en PSE, ai déjà participé à plusieurs formations au Gams, je trouve vos webinaires très intéressants et instructifs et j’aimerais continuer à les recevoir.
Ils permettent une remise en question des pratiques qui ne sont pas facile à aborder en PSE.
Merci
Bonjour,
Un tout grand merci pour votre commentaire !
L’équipe SC-MGF
Super instructifs!! Vos 2 carnets ont l’air très bien faits, les avez-vous déjà diffusés, comment peut-on s’en procurer? Merci,
Aurore, Infirmière en PSE
Bonjour Maes,
Merci pour ces retours, nous vous avons effectivement envoyé un mail à cet effet.