d’une pratique qui viole les droits de ces dernières d’être à l’abri de toutes formes de violence, préjudices corporels ou maltraitance, mais qui, dans bien des communautés, est une tradition bien ancrée, défendue tant par les femmes que par les hommes. La présente publication fait étalage du caractère à la fois complexe et délicat de la situation telle qu’elle prévaut en Afrique de l’Ouest. Le but est de générer un dialogue qui soit constructif et d’encourager ainsi les communautés à abandonner de cette pratique.
Tradition et droits est le produit d’une étude effectuée en 2005 par le Bureau régional ouest- africain de Plan, avec le support de Plan Allemagne. Pendant six mois, des équipes de recherche locales ont, sous la direction de la psychologue allemande Alice Behrendt, passé en revue les publications, interrogé les autorités nationales et les activistes, et recueilli de l’information sur l’excision dans des villages du Mali, du Niger, de la Guinée et de la Sierra Leone. Les résultats de ces études ont été publiés dans quatre rapports nationaux. (1,2,3,4) Toutes les citations qui font partie du présent texte ont été tirées de ces quatre rapports d’études.
Tradition et droits emploie le terme “excision” pour faire référence à la pratique. C’est à dessein que nous évitons le terme très répandu de “mutilation génitale féminine”. Les recherches ont en effet révélée une grande sensibilité au langage employé dans les discours au sujet de cette pratique. L’emploi d’un terme ayant une connotation fortement négative étant aisément susceptible de mettre un terme à toute discussion sur le sujet, nous considérons qu’il est important de faire preuve de flexibilité et de d’adapter le message à la sensibilité locale afin d’offenser le moins de personnes possibles.