Ce trimestre, le réseau des SC-MGF va à la rencontre de l ’asbl Femme et santé 

Femmes et Santé asbl est une association engagée dans la promotion de la santé des femmes à travers une approche féministe et une analyse critique de la médicalisation des cycles de vie féminins et de l’impact du genre sur la santé. Inspirée par les mouvements de santé des femmes en Allemagne, en France, en Belgique et au Québec, l’association opère principalement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle se concentre sur l’auto-santé comme outil d’émancipation, encourageant les femmes à s’approprier une information indépendante et à croire en leurs compétences pour prendre en main leur santé.

Dans ses actions, Femmes et Santé veille à l’intégration du genre comme déterminant social de santé dans la recherche, les actions et les politiques de santé. L’association initie et coordonne des dynamiques de réseau à Bruxelles et en Wallonie, centralisant les observations du terrain, échangeant des pratiques et des grilles de lecture, et organisant des événements. Elle propose également des suivis et des accompagnements pour comprendre et intégrer l’approche de genre dans les pratiques professionnelles. Femmes et Santé met en place des formations courtes et accompagne des projets à la demande, contribuant ainsi à la co-construction de connaissances et de pratiques entre les femmes, les secteurs associatif, universitaire et politique.

Bonjour Manoë , peux-tu te présenter et nous parler de votre rôle au sein de Femmes et Santé ?

Bonjour, je m’appelle Manoë Jacquet et je suis coordinatrice à Femmes et Santé. Femmes et Santé est une association de promotion de la santé qui opère à Bruxelles et en Wallonie. Mon rôle consiste à coordonner les activités de notre réseau, à organiser des événements, et à soutenir divers projets en lien avec la santé des femmes et les questions de genre.

Quelles sont les principales actions et publics de Femmes et Santé ?

Nous avons plusieurs axes d’action principaux. Tout d’abord, le réseautage : nous avons un réseau à Bruxelles et un autre en Wallonie qui abordent les questions de santé des femmes. Ensuite, nous accompagnons des projets d’équipes de professionnels autour des questions de genre en santé. Nous disposons également d’un fonds documentaire offrant une multitude de ressources accessibles à tous. Enfin, nous réalisons des actions de sensibilisation à l’auto-santé, tant pour les professionnels que pour les collectifs de citoyens et citoyennes concernées.

Promotion de la Santé des Femmes : Un Regard sur les Mutilations Génitales Féminines

Historiquement, nous avons beaucoup collaboré avec un réseau appelé la Plateforme pour Promouvoir la Santé des Femmes, où nous avons échangé sur diverses problématiques de santé des femmes, dont les MGF. Nous abordons ces questions dans le cadre plus large des violences, en tenant compte de la spécificité des MGF tout en faisant le lien avec d’autres violences subies par les femmes.

Nous travaillons en étroite collaboration avec le Réseau des Stratégies Concertées de lutte contre mes Mutilations Génitales Féminines (SC-MGF) notamment dans le cadre du comité de pilotage du Réseau Bruxellois MGF au sein duquel Femmes et santé est un membre actif.  De plus,  nous collaborons avec les Réseau bruxellois MGF pour organiser des événements et des ateliers à destination des professionnel.le.s et femmes concernées par les MGF. Par exemple, chaque année ,lors de la Journée Internationale pour la Santé des Femmes le 21 mai. En 2022, nous avons organisé une journée autour des difficultés maternelles, permettant à des femmes concernées par les MGF de participer et d’échanger sur des sujets communs.

Prévention et protéger les filles de l’excision: l’importance d’outiller et d’orienter les professionnels de première ligne

Avec d’autres membres du Réseau des SC-MGF nous avons récemment développer un  détectomètre qui est un outil destiné aux professionnel.le.s, il vise à établir un protocole d’orientation. Cet outil permet également la détection de situations à risque d’excision et qui permet d’orienter le professionnel ou la professionnelle qui se trouve dans cette situation à choisir la manière la plus adéquate de réagir face à ce risque pour protéger les petites filles à risque.  

Femmes et Santé défend une approche féministe de promotion de la santé La promotion de la santé qui n’est ni curative ni thérapeutique, mais préventive. Nous soutenons les ressources individuelles et collectives pour favoriser la santé, sans proposer de consultations médicales, sociales ou psychologiques. Nous privilégions une réflexion collective sur les questions de santé.

Comment la dimension de genre influence-t-elle la santé des femmes selon Femmes et Santé ?

Les rapports de pouvoir liés au genre influencent toutes les problématiques de santé. Cela peut se manifester au niveau individuel (comment une femme perçoit sa santé), inter-individuel (comment les soignants considèrent sa santé) et systémique (comment le système de santé prend en charge les femmes). Notre approche vise à déconstruire ces rapports de pouvoir pour améliorer l’accès à la santé et le bien-être des femmes.

De plus, nous avons pu observer dernièrement que la crise sanitaire a exacerbé les inégalités. Pour certaines, le chez-soi n’était pas un lieu sûr. Les mesures de confinement ont affecté leur bien-être, leur intimité et leur santé mentale, accentuant les tensions et les conflits dans les foyers. Ces expériences variées montrent l’importance de prendre en compte les conditions de vie spécifiques des femmes dans les politiques de santé publique.

Déconstruction de la médecine patriarcale : Une approche féministe pour notre santé ?

En effet, c’est une approche a été développée dans les années 70 dans les milieux féministes Au départ il y avait vraiment cette volonté de dénoncer une médecine patriarcale sexiste même hétérosexiste qui va avoir des discours sur nos corps qui va plaquer des maladies qui va parfois nous empêcher d’accéder à certains traitements parce qu’on décide que peut-être ça ne nous concerne pas ou que ça ne nous convient pas. L’idée de cette approche c’était vraiment de collectivement pouvoir échanger sur ce que nous vivons sur ce que l’on ressent d’utiliser les mots qui nous appartiennent et pas toujours les mots de la médecine pour pouvoir aussi trouver des solutions ensemble pour pouvoir aussi retrouver des solutions qui sont à notre portée et pouvoir aussi questionner finalement la manière dont les conditions de vie nos conditions de vie dans une société patriarcale ont un impact sur notre santé. Donc, ça peut être des violences que l’on vit dans son couple, les VBG y compris les MGF vont avoir un impact sur la santé des femmes et donc ce n’est pas forcément dans le cabinet médical avec des médicaments qu’on va soigner Il y a toute une série d’autres actions sociales qui peuvent être menées au travers de cette prise de conscience et la déconstruction des normes sociales et de genre.

Comment Femmes et santé contribue au bien-être des femmes concernées par les MGF et les accompagne vers leur auto-santé et la réappropriation de leur corps ?

Nous développons des outils d’auto-observation corporelle, encourageant les femmes concernées parles MGF ou pas à surmonter les tabous. Dans les outils qu’on va essayer d’élaborer on va vraiment essayer de rester attentif à cette dimension de l’auto-observation du corps que ce soit les parties génitales ou d’autres parties nous allons vraiment essayer de donner les outils pour pouvoir continuer cette observation que ce soit de manière collective avec un groupe ou que ce soit seul chez soi devant un miroir avec l’idées de pouvoir soutenir les femmes à sortir du tabou de regarder ses parties génitales par exemple.