Carillon Séverine, Petit Véronique, 2008, « Décider de la pratique des mutilations génitales féminines à Djibouti : une affaire de femmes ? », in Belbéoch Olivier, Charbit Yves, Hassan Houssein Souraya (sous la dir.), La population de Djibouti : Recherches sociodémographiques, coll. Populations, L’Harmatan, France, pp.87-128.
Bien que possibles, les poursuites judiciaires sont inexistantes. Beaucoup d’acteurs nous ont exprimé la nécessité que l’Etat démontre sa volonté de lutter réellement contre l’excision, par exemple par des déclarations fortes et l’octroi de moyens financiers suffisants aux acteurs chargés des poursuites (police, parquet, tribunaux). De nombreux témoignages évoquent que durant l’été, des groupes de petites filles déambulent dans les rues de Conakry, vêtues de vêtements traditionnels, pour aller se faire exciser aux yeux de tous. Et personne ne fait rien. Or, le Parquet a les moyens de poursuivre une exciseuse. Mais ce n’est pas le cas. L’impunité présente aujourd’hui déforce le travail de prévention et la protection des fillettes n’est dès lors pas encore possible en Guinée.
Le projet MGF s’articule aujourd’hui sur plusieurs axes de travail : accueil du public concerné, consultations spécifiques (sociales, médicales et juridiques), accompagnement psychologique, activités de groupe et de sensibilisation auprès du public tout venant, du public concerné et des professionnels-les. Notre centre fait partie du Collectif Liégeois contre les Mutilations Génitales Féminines (CL-MGF) et collabore avec le GAMS.
On était au courant de la problématique des MGF, mais on la gérait de manière individuelle. On a eu l’occasion d’organiser des ateliers de groupe et… c’est de là qu’a germé l’idée : pourquoi ne pas se sensibiliser à ce public pour leur apporter une aide plus adéquate ?