Excision, l’implication des hommes dans la lutte – interview de Seydou Niang

Excision, l’implication des hommes dans la lutte – interview de Seydou Niang

(…) dans la plupart des communautés dans lesquelles l’excision se fait, ce sont les femmes qui le font et qui, maintenant, ont été sensibilisées. Elles commencent à comprendre que ce n’est pas bon et elles ont envie d’abandonner. Mais le fait qu’il n’y a pas d’homme qui en parle, peut-être, ça peut freiner le courage qui venait de naître en elles pour essayer de parler de la pratique. Mais s’il y a des hommes qui se lèvent et qui se joignent à ce mouvement pour dire « oui, ça suffit, on n’a pas envie de ça ! » Ca peut les motiver, ça peut leur rendre encore espoir de savoir que voilà, il y a des gens qui comprennent qu’effectivement, il y a une souffrance et qu’on ne s’épanouit pas avec ça. Je pense oui.

Une chanteuse s’engage dans la lutte contre les violences de genre

Une chanteuse s’engage dans la lutte contre les violences de genre

Certaines personnes de ma communauté pensent que je suis envoûtée parce que je lutte contre la pratique, parce que je la critiquais et que je disais que cela apporte des souffrances. Mais c’est la réalité ! Nous, on en souffre. Ca joue encore sur beaucoup de couples qui sont là, aujourd’hui : beaucoup franchissent les portes mais les femmes ont peur de se plaindre parce que pour elles, elles trouvent que c’est la honte.

La lutte pour les droits humains – interview de Dominique Daniel, médecin généraliste

La lutte pour les droits humains – interview de Dominique Daniel, médecin généraliste

Et c’est vrai que, comme disait une gynécologue de la Free Clinic, les dames qui sont excisées, si on ne fait pas attention, on peut passer à côté. Une femme infibulée, on ne peut pas passer à côté mais… une femme excisée, nous pouvons ne pas le voir, nous ne regardons pas d’office si une femme a un clitoris, lorsque nous faisons un examen gynécologique. Et si on n’en parle pas à la femme, elle ne va pas nous en parler !

Un des premiers hommes engagés dans la lutte contre les MGF au GAMS s’exprime – témoignage de Xusseen Maxamed

Un des premiers hommes engagés dans la lutte contre les MGF au GAMS s’exprime – témoignage de Xusseen Maxamed

Dans la majorité des écrits que j’ai pu lire, je constatais qu’il y avait beaucoup de choses qui étaient faites dans le sens de sensibiliser les femmes pour qu’elles ne fassent pas ça à leurs enfants, à leurs fillettes. Mais je n’ai pas vu, en tout cas j’ai très peu vu, des actions qui ont été dirigées vers les hommes, vers les papas… Or, je pense que dans la majorité des sociétés concernées par les MGF, ce sont des sociétés d’abord patriarcales. C’est-à-dire que ce sont les hommes qui ont le « pouvoir », ou en tout cas l’autorité que ce soit officiel et officieux.

CeMAViE : un centre de prise en charge multidisciplinaire des mutilations génitales féminines à Bruxelles – témoignage de Martin Caillet, gynécologue et fondateur du centre.

CeMAViE : un centre de prise en charge multidisciplinaire des mutilations génitales féminines à Bruxelles – témoignage de Martin Caillet, gynécologue et fondateur du centre.

La philosophie de prise en charge de CeMAViE s’appuie sur une prise en charge multidisciplinaire qui est extrêmement d’actualité en médecine. Il y a beaucoup, beaucoup de pathologies qui sont maintenant prise en charge de manière transversale, par plusieurs spécialistes en même temps. L’idée est d’éviter qu’une patiente aille de docteur en docteur lors d’un long périple de rendez-vous étalés sur plusieurs mois. Quand ces problèmes sont reliés les uns aux autres, on essaie de faire consulter les docteurs au même endroit. Donc, en gros, que ce soit les docteurs qui se déplacent et la patiente qui restent fixe plutôt que ce soit l’inverse. C’est pour cela que j’ai choisi de m’installer dans les locaux de la clinique du périnée qui a été conçu pour cette prise en charge multidisciplinaire de proximité.

D’un intérêt à un engagement professionnel : un pont entre la Belgique et la Guinée – témoignage de Jessica Tatout

D’un intérêt à un engagement professionnel : un pont entre la Belgique et la Guinée – témoignage de Jessica Tatout

Dans le travail que je fais en Guinée, j’ai appris beaucoup de choses que je peux utiliser ici : mes connaissances de la problématique, de la Guinée, et l’ouverture… Cela m’aide par exemple dans le contact avec les femmes ou avec les hommes qui viennent au GAMS. Mais, à l’inverse ce que j’ai appris au GAMS m’aide aussi en Guinée. Par exemple, quand je suis retournée en Guinée cet été, j’ai emporté tous les outils développés par le GAMS. Je les ai partagés là-bas avec les collègues et avec les comités dans les villages. Ils les ont beaucoup appréciés.

Relais communautaires: les hommes agissent aux côtés des femmes et avec elles! – témoignage d’Alpha Soumah

Relais communautaires: les hommes agissent aux côtés des femmes et avec elles! – témoignage d’Alpha Soumah

Je suis très content d’être un homme impliqué dans la lutte des mutilations génitales. J’ai aussi été très satisfait du nombre de messieurs qui ont participé à la formation de relais communautaire. Je croyais que j’étais seul…, mais à ma sortie du centre, j’ai compris qu’il y avait beaucoup de personnes aussi qui étaient impliquées. Ca, ça m’a donné encore plus de courage parce que j’ai découvert beaucoup de messieurs, des jeunes. Plus je passais de temps avec eux, plus cela m’a prouvé que beaucoup sont impliqués dans la lutte contre les mutilations génitales féminines. Donc, pour moi encore, il est important d’aller de l’avant: ceux qui ne savent pas, les messieurs qui croient que ça ne les concerne pas, je vais leur dire que ça les concerne. Nous sommes les pères de famille, nous sommes les pères des jeunes filles et nous sommes les maris de ces dames. Quand elles souffrent, nous aussi forcément on va souffrir, surtout si on les aime, …

An Vercoutere – Un pont entre la Guinée et la Belgique

An Vercoutere – Un pont entre la Guinée et la Belgique

Notre approche est très locale : on joue sur le changement de comportement mais avec du respect pour la culture. (…) Nous, on va d’abord demandé la parole, on regarde ce qui se passe, on ne juge pas, on ne sensibilise pas encore. On repart et puis on contacte ceux qui ont assisté aux causeries et qui se positionnaient vraiment contre l’excision. On les contacte et on collabore avec eux. (…) Il y a eu des initiatives locales, que nous n’imaginions pas! Par exemples, des personnes ressources, des villageois, faisaient des petites visites à domicile, c’est-à-dire des entretiens entre deux personnes et pas en groupe. Dans certains villages, par exemple à Gbéléma, le doyen du village a dit que maintenant s’il y a encore une fille qui est excisé, il faut payer le prix, une amende: un bœuf doit être donné au village. Ce sont des choses qui sont très touchantes. Et je crois que c’est ça qui a été la force de la sensibilisation.

INTACT – De la nécessité d’aller sur le terrain, en Guinée

INTACT – De la nécessité d’aller sur le terrain, en Guinée

Bien que possibles, les poursuites judiciaires sont inexistantes. Beaucoup d’acteurs nous ont exprimé la nécessité que l’Etat démontre sa volonté de lutter réellement contre l’excision, par exemple par des déclarations fortes et l’octroi de moyens financiers suffisants aux acteurs chargés des poursuites (police, parquet, tribunaux). De nombreux témoignages évoquent que durant l’été, des groupes de petites filles déambulent dans les rues de Conakry, vêtues de vêtements traditionnels, pour aller se faire exciser aux yeux de tous. Et personne ne fait rien. Or, le Parquet a les moyens de poursuivre une exciseuse. Mais ce n’est pas le cas. L’impunité présente aujourd’hui déforce le travail de prévention et la protection des fillettes n’est dès lors pas encore possible en Guinée.

FPS à Liège – Lancement du projet « Préparation à la Naissance »

FPS à Liège – Lancement du projet « Préparation à la Naissance »

Le projet MGF s’articule aujourd’hui sur plusieurs axes de travail : accueil du public concerné, consultations spécifiques (sociales, médicales et juridiques), accompagnement psychologique, activités de groupe et de sensibilisation auprès du public tout venant, du public concerné et des professionnels-les. Notre centre fait partie du Collectif Liégeois contre les Mutilations Génitales Féminines (CL-MGF) et collabore avec le GAMS.