CeMAViE : un centre de prise en charge multidisciplinaire des mutilations génitales féminines à Bruxelles – témoignage de Martin Caillet, gynécologue et fondateur du centre.

CeMAViE : un centre de prise en charge multidisciplinaire des mutilations génitales féminines à Bruxelles – témoignage de Martin Caillet, gynécologue et fondateur du centre.

La philosophie de prise en charge de CeMAViE s’appuie sur une prise en charge multidisciplinaire qui est extrêmement d’actualité en médecine. Il y a beaucoup, beaucoup de pathologies qui sont maintenant prise en charge de manière transversale, par plusieurs spécialistes en même temps. L’idée est d’éviter qu’une patiente aille de docteur en docteur lors d’un long périple de rendez-vous étalés sur plusieurs mois. Quand ces problèmes sont reliés les uns aux autres, on essaie de faire consulter les docteurs au même endroit. Donc, en gros, que ce soit les docteurs qui se déplacent et la patiente qui restent fixe plutôt que ce soit l’inverse. C’est pour cela que j’ai choisi de m’installer dans les locaux de la clinique du périnée qui a été conçu pour cette prise en charge multidisciplinaire de proximité.

D’un intérêt à un engagement professionnel : un pont entre la Belgique et la Guinée – témoignage de Jessica Tatout

D’un intérêt à un engagement professionnel : un pont entre la Belgique et la Guinée – témoignage de Jessica Tatout

Dans le travail que je fais en Guinée, j’ai appris beaucoup de choses que je peux utiliser ici : mes connaissances de la problématique, de la Guinée, et l’ouverture… Cela m’aide par exemple dans le contact avec les femmes ou avec les hommes qui viennent au GAMS. Mais, à l’inverse ce que j’ai appris au GAMS m’aide aussi en Guinée. Par exemple, quand je suis retournée en Guinée cet été, j’ai emporté tous les outils développés par le GAMS. Je les ai partagés là-bas avec les collègues et avec les comités dans les villages. Ils les ont beaucoup appréciés.

Relais communautaires: les hommes agissent aux côtés des femmes et avec elles! – témoignage d’Alpha Soumah

Relais communautaires: les hommes agissent aux côtés des femmes et avec elles! – témoignage d’Alpha Soumah

Je suis très content d’être un homme impliqué dans la lutte des mutilations génitales. J’ai aussi été très satisfait du nombre de messieurs qui ont participé à la formation de relais communautaire. Je croyais que j’étais seul…, mais à ma sortie du centre, j’ai compris qu’il y avait beaucoup de personnes aussi qui étaient impliquées. Ca, ça m’a donné encore plus de courage parce que j’ai découvert beaucoup de messieurs, des jeunes. Plus je passais de temps avec eux, plus cela m’a prouvé que beaucoup sont impliqués dans la lutte contre les mutilations génitales féminines. Donc, pour moi encore, il est important d’aller de l’avant: ceux qui ne savent pas, les messieurs qui croient que ça ne les concerne pas, je vais leur dire que ça les concerne. Nous sommes les pères de famille, nous sommes les pères des jeunes filles et nous sommes les maris de ces dames. Quand elles souffrent, nous aussi forcément on va souffrir, surtout si on les aime, …

An Vercoutere – Un pont entre la Guinée et la Belgique

An Vercoutere – Un pont entre la Guinée et la Belgique

Notre approche est très locale : on joue sur le changement de comportement mais avec du respect pour la culture. (…) Nous, on va d’abord demandé la parole, on regarde ce qui se passe, on ne juge pas, on ne sensibilise pas encore. On repart et puis on contacte ceux qui ont assisté aux causeries et qui se positionnaient vraiment contre l’excision. On les contacte et on collabore avec eux. (…) Il y a eu des initiatives locales, que nous n’imaginions pas! Par exemples, des personnes ressources, des villageois, faisaient des petites visites à domicile, c’est-à-dire des entretiens entre deux personnes et pas en groupe. Dans certains villages, par exemple à Gbéléma, le doyen du village a dit que maintenant s’il y a encore une fille qui est excisé, il faut payer le prix, une amende: un bœuf doit être donné au village. Ce sont des choses qui sont très touchantes. Et je crois que c’est ça qui a été la force de la sensibilisation.

INTACT – De la nécessité d’aller sur le terrain, en Guinée

INTACT – De la nécessité d’aller sur le terrain, en Guinée

Bien que possibles, les poursuites judiciaires sont inexistantes. Beaucoup d’acteurs nous ont exprimé la nécessité que l’Etat démontre sa volonté de lutter réellement contre l’excision, par exemple par des déclarations fortes et l’octroi de moyens financiers suffisants aux acteurs chargés des poursuites (police, parquet, tribunaux). De nombreux témoignages évoquent que durant l’été, des groupes de petites filles déambulent dans les rues de Conakry, vêtues de vêtements traditionnels, pour aller se faire exciser aux yeux de tous. Et personne ne fait rien. Or, le Parquet a les moyens de poursuivre une exciseuse. Mais ce n’est pas le cas. L’impunité présente aujourd’hui déforce le travail de prévention et la protection des fillettes n’est dès lors pas encore possible en Guinée.

FPS à Liège – Lancement du projet « Préparation à la Naissance »

FPS à Liège – Lancement du projet « Préparation à la Naissance »

Le projet MGF s’articule aujourd’hui sur plusieurs axes de travail : accueil du public concerné, consultations spécifiques (sociales, médicales et juridiques), accompagnement psychologique, activités de groupe et de sensibilisation auprès du public tout venant, du public concerné et des professionnels-les. Notre centre fait partie du Collectif Liégeois contre les Mutilations Génitales Féminines (CL-MGF) et collabore avec le GAMS.

Les MGF à l’école! – Mise en place d’un projet « complet » sur les MGF

Les MGF à l’école! – Mise en place d’un projet « complet » sur les MGF

A ce moment-là, en 2011, je ne connaissais pratiquement rien de ce qui existait en Belgique, au niveau réseau. J’avais vaguement entendu parler du GAMS mais sans plus. Je ne connaissais même pas INTACT ! C’est vraiment à partir de cette situation que je me suis informée, j’ai bouquiné, j’ai fait des recherches. Et j’ai trouvé que c’était vraiment un terrain dans lequel il fallait avancer mais pas seule.

« Je vais continuer, jusqu’à la fin de ma vie, à combattre l’excision… « 

« Je vais continuer, jusqu’à la fin de ma vie, à combattre l’excision… « 

C’est en Belgique, lors d’une consultation chez un gynécologue, 5 ans après son arrivée, que Mme Fos a appris qu’elle était « différente des autres femmes », que toutes les femmes n’étaient pas excisées. Suite à la réaction du gynécologue, elle se sent mal. Elle décide d’en parler à quelqu’un de confiance qui l’oriente vers un Planning Familial (Louise Michel). Mme Fos prend alors conscience que si elle n’obtient pas un statut de réfugiée, de retour au pays, sa fille risque d’être elle-même excisée. A ce moment-là, elle décide d’agir. Elle contacte les journaux, la télévision. Elle décide de se battre pour préserver sa fille.