Lecture faite par | Fabienne Richard, coordinatrice du GAMS Belgique |
Genre | Essai bibliographique |
Public visé | Tout public |
Notions clés |
Excision – Burkina Faso |
Kanko Assita, 2014, Parce que tu es une fille : histoire d’une vie excisée d’Assita Kanko, Renaissance du Livre, Belgique.
Situer l’auteure
Assita Kanko est une jeune femme originaire du Burkina Faso qui vit en Belgique depuis plusieurs années. C’est une femme engagée pour le droit des femmes. Elle est également engagée en politique sur la commune d’Ixelles à Bruxelles.
Déterminer le sujet
Ce livre est son témoignage sur l’excision qu’elle a subie au Burkina Faso quand elle avait 5 ans et sur son engagement pour combattre toute forme de discrimination et violence liées au genre.
Résumé
Assita a 5 ans et vit au Burkina Faso. Déjà, elle sent que ses frères sont traités différemment ; ils ont plus de libertés et moins de corvées. Un matin, sa mère l’amène dans un maison abandonnée. Là se trouvent trois vieilles femmes et des fillettes en larmes. Assita ne sait pas encore ce qui l’attend, mais une chose est sûre : elle n’en sortira pas indemne.
Aujourd’hui, Assita est une femme épanouie. Installé en Belgique depuis plusieurs années, elle a su s’affranchir de la souffrance, de la honte, et s’affirmer pleinement en tant que femme. Elle raconte comment des militantes contre l’excision comme Waris Dirie, Ayaan Hirsi Ali, l’ont impressionnée et ont influencé sa vie. Elle a même décidé d’apprendre le néerlandais après avoir entendu Ayaan, l’ex-députée néerlandais parler à la télé, ce qui n’est pas commun pour une Burkinabé ! Assita est maintenant bilingue et intervient aussi bien en français qu’en néerlandais dans les débats publics contre l’excision.
La première partie « tempête sous une jupe »reprend l’histoire de son excision et la deuxième partie « parce que tu es une fille » donne des informations sur la pratique de l’excision ici et là-bas et sur les stratégies pour leur abandon.
Critique
Points positifs
Au-delà de thématique de l’excision, le livre d’Assita nous explique le rôle prédéterminée des filles en Afrique. Très tôt elle s’est rendue compte qu’elle était traitée différemment que ses frères en particulier pour les tâches ménagères qui lui incombaient « parce que tu es une fille ». Alors qu’elle est très bonne élève, on lui dit qu’elle pourrait être institutrice alors qu’elle rêve d’être ministre ou présidente. Assita très tôt a souffert de cette différence, elle veut jouir des mêmes droits que les garçons au point qu’un jour elle demande à son père de lui acheter un sexe masculin pour bénéficier des mêmes avantages que les garçons.
Elle décrit, ce qui est assez rare, ses sentiments lors des rencontres amoureuses. Son envie d’aller plus loin dans la relation qui est bloquée par sa peur d’annoncer son excision et la manière dont l’homme va prendre cela. On retrouve cette gêne chez les jeunes femmes africaines migrantes qui ont des relations avec des hommes européens ou d’autres pays africains qui ne pratiquent pas l’excision et Assita Kanko exprime bien ce sentiment mêlé d’envie et de peur que l’autre, l’homme, l’amant, découvre la cicatrice, la mutilation. Et la peur prend souvent le dessus.
Elle raconte aussi les discours de femmes vivant en Belgique qui sont pour l’excision et qui disent que c’est bon pour les filles. On entend rarement ces voix pour l’excision, on entend plus celles des militantes contre l’excision, ceci aussi est un plus dans le livre.
Points négatifs
Assita Kanko a parfois ouvert des portes mais sans aller jusqu’à la fin de l’histoire – comme ses sentiments contradictoires dans les relations amoureuses liés à la peur que l’autre découvre son excision – A-t-elle pu surmonter cela ? comment ?
Les entretiens et articles ajoutés en annexe ne rajoutent pas grand-chose au livre car leur contenu est souvent repris dans le livre.
Avis personnel
C’est un essai bibliographique qui se lit très facilement et qui parle de l’excision sous certains angles peu explorés jusque-là. C’est un livre que je recommande pour comprendre tout ce qu’on peut imposer aux filles « parce qu’elles sont des filles » et pour voir comment avec de la détermination comme en a Assita Kanko on peut avancer et surmonter la violence subie.
Vidéos du café-littéraire du 7 février 2015
Lecture d’un extrait par Fabienne Richard
Commentaires de l’auteure, Assita Kanko, sur son livre
bonjour,je vais essayer de trouver ce livre !! la femme que j aime et vais epouser est senegalaise et exisee!elle a 30 ans et je suis le premier homme avec qui elle a une relation!j espere que j arriverai a mieux la comprendre et a l aider! le dialogue sur ce sujet est difficile ,c est aparamment un tabou et sa culture diola ne la porte pas a s exprimer ,ni d ailleur sa confession musulmane! par contre je ressent tres bien depuis un moment que le respect que lui montre ,la fait progresser dans son desir de s emanciper de tout le poid de la culture qu elle a subis!!